Histoire
Rey ne sut jamais ou il était née ni qui était ses parents. Enfant, il se les imaginait souvent tels deux grands guerriers affrontant le danger au péril de leurs vies pour ensuite revenir chérir leur fils dans leurs merveilleux foyers bien que rien ne lui permette d’affirmer qu’ils furent ainsi. Tous ce qu’il savait, il le savait par son père adoptif, un nain nommé Solir, qui l’avait recueilli alors qu’il n’était encore âgé que de quelques années. S’était une nuit sans lune dans une forêt peu fréquenté qui revêtait dans la pénombre du soir un voile de peur qui justifierais même auprès du plus brave guerrier les qualificatifs de dangereux, hostile, maudit,… que l’on entendait souvent prononcés de la bouche des anciens des villages locaux lorsqu’ils parlaient de la forêt. Cette mauvaise réputation avait dissuadé bon nombre de voyageurs d’arpenter les sinueux sentiers parcourant l’étendue boisée et la disparition du peu qui s’y était tenté avec renforcé cette réputation jusqu’à l’ériger au rang de mythe. Personne ne traverse la foret sacré impunément sans en subir les conséquences, plus depuis des centaines d’années. C’est précisément ce critère qui attira l’attention de Solir et de son frère jumeau Boltan et les deux nains se retrouvèrent rapidement à la tête de l’expéditions d’une dizaine de membres, des mercenaires grassement payés pour la plupart, qui s’enfonça d’un pas assuré à travers les arbres, se frayant un chemin au travers de la végétation dense pour s’engouffrer dans l’inconnu faisant fit des nombreuses mises en gardes des autochtones, plus poussé par une inextinguible soif de richesses que par une once de bon sens. C’est en effet dans les contrées les plus reculées et évités que l’on découvre les trésors les plus rares, c’est un fait que les frères nains purent maintes fois vérifier durant leurs longues carrière de chasseur de trésor et cette forêt inexploré depuis des centaines d’années était pour eux une véritable mine d’or.
Si tous ce passa bien les premiers jours, ils déchantèrent rapidement au fil de leur avancés et de la disparition de plusieurs de leur compagnons qui leurs auraient semblé disparus de la surface même de la terre s’ils n’entendaient les atroces cris de souffrance qui semblaient toujours plus proche que les précédent et qui, en brisant l’étouffant silence omniprésent dans la forêt accentué par l’apparente absence d’animal vivant plus gros qu’un insecte, faisait sursauter ces même mercenaires qui jouait les durs et bombait le torses quelques jours plus tôt. Les priorités du groupe avait radicalement changé et ils cherchaient désormais à survivre plutôt que de s’enrichir si bien qu’ils pressèrent l’allure, tentant de retrouver le chemin parmi un paysage uniforme composé d’arbres se ressemblant tous qui donnait même du fil à retorde au pisteur elfe engagé à prix d’or pour l’occasion. Ils errèrent près d’une semaine dans cet enfer, commençant à manquer de provisions bien que les multiples disparitions de membre de l’expédition leur permettaient de tenir un peu plus longtemps. Leur pisteur elfe aussi avait disparus, emporté dans la nuit par quelque créatures inconnu en quête de nouveauté et qui avait décidé d’ajouter l’elfe à son régime alimentaire, les perdant pour de bon et les condamnant à errer sans but au milieu des arbres pour ensuite tous finir dévoré par les créatures de la forêt. Tout espoir perdu, ils se laissaient aller à la paresse et avançaient de moins en moins vite et de moins en moins loin, choisissant un chemin au hasard en espérant que ce soit le bon sans trop y croire et il ne leur fallut pas plus deux jours pour stopper définitivement leur avancée au centre d’une petite clairière, épuisés, prêt à capituler.
Adossé sur le tronc d’un grand arbre sans feuilles à l’orée de la clairière, Solir sentait le sommeil le gagner petit à petit et il allait s’abandonner à ce repos qui lui risquait fort d’être éternelle lorsqu’il vit passer devant lui deux femmes légèrement vêtue courant à toutes allures pour disparaitre au sein de la végétation dense. Il douta d’abord de ce qu’il avait vu, son esprit étant encore embrumé après les deux ou trois bouteilles de liqueur qu’il avait bu auparavant pour fêter dignement sa mort. Il se leva, voulant vérifier si ce qu’il avait vu était réel ou si ce n’était que les bribes fugaces d’un très beau rêve. Vidant sa dernière bouteille pour se donner du courage, il s’avança en titubant dans la direction emprunté par les jeunes femmes. Si sa progression fut entravé par les nombreuse branches basse le faisant trébuchés ou les quelques collision avec des troncs d’arbres qu’il ne pouvait éviter dans son état, il réussit néanmoins à rattraper les deux jeunes femmes, ou plutôt ce qu’il en restait parmi une myriade d’autre cadavres gisant alentours dans ce qui ressemblait à un petit village dans cette région qui était pourtant réputé inhabité. Poussé par sa naturelle curiosité plutôt que par son bon sens, il s’avança prudemment parmi les huttes en bois rudimentaires, ne désirant aucunement finir comme les habitants de ce village. Il n’avait rien trouvé d’autres que des babioles sans valeurs et encore plus de cadavres lorsqu’il atteint la sortie du village, déçu.
Il s’apprêtait à rebrousser chemin lorsqu’il entendit un claquement sec suivis d’un bruit de chute non loin. Il suivit les son et arriva dans ce qui semblait être la place centrale du village ou était alignés les derniers survivants, attachés et exécutés un par un par deux grands hommes portant de longues épées et qui riait tout en accomplissant leur sale besogne. Solir s’apprêtait à rebrousser chemin, ne voulant se mêler des affaires de ces gens qui était à première vue un peu dérangés, lorsqu’il aperçu les nombreuses bagues, bracelet, collier porter par les bourreaux, brillant au soleil, et qu’il put identifier d’un œil expert comme étant de l’or malgré la distance. Avide jusqu’au bout, il s’empara de son arbalète et visa les sauvages qui lui tournait le dos et ne l’avait pas encore vu. Le premier carreau partit dans un claquement sec mais son tir ne fut pas très précis, l’effet de l’alcool ne s’étant pas encore totalement dissipé ce qui réduisait grandement sa lucidité et ses facultés. Pas facile en effet de viser juste lorsqu’on tient à peine debout. Le carreau rata sa cible d’une bonne distance et alla se planter dans la nuque du dernier villageois encore en vie. Solir lâcha un juron et rechargea rapidement son arbalète tandis que les sauvages, désormais informés de sa présence, fonçait vers lui à toutes allures criant des cris de guerre dans une langue qu’il ne reconnaissait pas pour l’effrayer. La distance les séparant lui permit d’éliminer l’un des barbares mais il ne rechargeait pas assez vite et l’autre courait vers lui, pointant son épée vers le ciel, prêt à lui donner le coup de grâce. Solir ferma les yeux, sentant son que son heure était venu, mais soudain la course du sauvage s’interrompit tandis qu’il butait dans un des nombreux objets parsemant le sol. Il termina sa chute aux pieds du nain qui eut juste le temps de croiser son regard avant de lui ficher un carreau entre les deux yeux.
Tandis qu’il prélevait son butin sur les corps de ses agresseurs, le nain eut tous le loisir de les examiner de plus près. Hormis leur nombreux bijou en or, les sauvages aurait put passer pour des humains normaux qui aurait seulement enfilé des vêtements en peau de bête, le seul éléments les faisant sortir de l’ordinaire étant le grands tatouage en forme de loups tatoués à l’encre rouge au niveau de leur épaule gauche. Délaissant les corps et terminant rapidement son pillage, Solir s’apprêtait à repartir lorsqu’il entendit un léger gémissement près de l’endroit ou le deuxième sauvage avait chuté quelques minutes plus tôt. Il se retourna pour en déterminer la provenance et s’aperçu avec surprise que l’objet qui avait fait chuter son assaillants n’était en faites que le corps d’un tout jeune enfant qui avait miraculeusement échappés au massacre et qui le regardait désormais avec de grands yeux surpris. Il s’approcha de lui et aperçu autour de son coup une amulette dont la forme représentant un loup rappelait étrangement le tatouage porté par les sauvages. Comme elle lui semblait fait d’or elle aussi, il l’arracha du coup du garçon et lui tourna ensuite le dos pour regagner le campement mais il ne fit que quelques pas avant de s’arrêter, pétri de remord et réticent à abandonner cet enfant qui l’avait sans doute sauvé d’une mort certaine. Alors qu’il attrapait l’enfant et l’emmenait avec lui, des cris résonnèrent au loin et il pressa l’allure, peu désireux de se battre à nouveau.
Il atteignit le camp et réveilla ses compagnons en hâte. Sans leurs laisser le temps de le questionner au sujet de l’enfant, il les pressa de se remettre en route. De nombreux bruits de pas ainsi que les quelques flèches commençant à se planter au hasard dans le sol de la clairière non loin d’eux finit de motiver les plus sceptiques et ils se mirent en marchent au pas de courses. Pour les survivants, le temps n’était pas à la réflexion et le plan était des plus simples, courir à l’opposer de la provenance des flèches et survivre à tout prix. Ils furent ainsi traqués pendant un moment, courant toujours plus vite pour échapper à leurs infatigables poursuivants, et ce n’est que lorsqu’ils arrivèrent à l’orée de la forêt ou leur courses les avaient menées par un étrange et bien heureux concours de circonstance que la poursuite cessa. Ils mirent d’abord une bonne distance entre eux et la forêt maudite avant de s’accorder un repos bien mérité. Choqués mais néanmoins heureux d’être en vie, les cinq survivants de l’expédition prirent la direction de la taverne la plus proche pour profiter de la vie et célébrer les morts, et plus particulièrement le frère de Solir qu’ils avaient perdu au cours de leurs fuites et qui devait maintenant faire la joie des charognards. Solir s’apprêtait à les rejoindre lorsque quelque chose s’accrocha à sa jambe et le retint. Il se retourna et aperçu l’enfant qu’il avait croisé dans le village et transporté lors de sa fuite lui sauvant ainsi la vie. Il ne savait que faire de l’enfant mais il ne pouvait se résoudre à l’abandonner là et il se devait de faire un choix. De nombreux choix s’offraient à lui et bien peu de personne aurait parié que le nain garderait l’enfant et l’élèverait comme son fils, le baptisant Rey d’après le nom du proxénète avec qui il avait organisé la fête d’anniversaire de son frère, de bons souvenirs.
Rey grandit donc au côté du nain, l’accompagnant dans toutes ses expéditions durant lesquels Solir lui enseigna toutes les ficelles de son métiers de chasseur de trésors. En grandissant au contact du nain, le jeune enfant assimila quelques uns de ces défauts comme son insatiable cupidité qui le pousse à risquer jusqu’à sa vie pour la moindre petite pièce d’or ou objet de grande valeur ce qui le faisait bien souvent se retrouver dans des situations délicates. Malgré cette éducation à la qualité douteuse, Rey eut une enfance heureuse et reçu tout l’amour dont il eut besoin. A son entrée dans l’adolescence, il se vit confié la gestion d’une partie de l’affaire du nain qui commençait à se faire vieux et ne pouvait plus régler tout ces problèmes comme il l’aurait voulue. Une dizaine d’année était passé qu’il avait recueilli Rey et les toujours plus nombreux cheveux blanc qui se mêlait à sa chevelure et à sa barbe faisait qu’il émanait de lui une impression de sagesse et de sérénité bien que cela déplaise au nain qui s’obstinait à vouloir demeurer au cœur de l’action, défiant les limites de son corps vieillissant.
Maintenant âgé de 17 ans, Rey se sentait prêt à prendre sa place et il s’était fait la promesse de mettre Solir à la retraite anticipés dès qu’ils auraient finit l’affaire en cours. Ils devaient récupérés une ancienne relique sacrée valant son pesant d’or dans un ancien temple en ruine. Rey, Solir, ainsi que deux de leurs associés, des membres de la guilde des guerriers particulièrement peu bavard, se mirent en route en direction du lieu que leur indiquaient les informations qu’ils avaient put recueillir sur la relique qui, d’après les cartes, ne devait être qu’une vaste étendue désertique inhabité et sans intérêt. Ils auraient put chercher longtemps l’édifice dans cette mer de dunes ou même le meilleur des pisteurs se serait perdu mais la chance leur sourit et ils n’atteignirent le but de leur voyage, un grand temple appartenant à une civilisation depuis longtemps éteinte et dont seule la partie supérieur émergeait encore du sable, qu’après seulement deux jours de marches. Bien que l’entrée du temple fût ensevelie sous des tonnes de sables, une ouverture dans le toit qui devait autrefois servir de voix d’aération leur permit d’entrer facilement dans le temple. Ils eurent de la chance que les couloirs menant à la salle centrale du temple n’aient pas été totalement ensevelie par le sable et ils purent s’enfuirent avec un bon butin, comprenant de nombreux objets en or et armes antiques, en plus de l’objet recherché.
La recherche avait été des plus faciles et aucune nouvelle difficulté ne semblait se profiler à l’horizon. Il fut donc décidé de rester camper sur place pour se reposer et célébrer la grosse prise de la journée qui leurs assurait de larges bénéfices. Tandis que les adultes vidaient des bouteilles dans de grands éclats de rire, Rey s’éloigna du camp pour déambuler quelques instants dans la silencieuse et vaste étendue du désert pour se changer les idées. Il n’allait pas très bien depuis quelques temps. Il se sentait mal sans savoir pourquoi et même la vision de l’incroyable butin qu’ils avaient rassemblés qui aurait dût, en temps normal, lui réchauffer le cœur ne lui avait fait ni chaud ni froid. Il s’allongea en haut d’une dune et se laissa aller au sommeil, somnolent de longues minutes avant de se réveiller en sursaut. Quelque chose changeait en lui mais il ne parvenait à définir quoi. Puis soudain, sa vision s’étendit, les lointaines montagnes découpant l’horizon lui devenant aussi visibles qu’en pleines journée. Il commençât également à sentir des odeurs qui lui étaient jusque-là inaccessibles et d’entendre des sons dont il n’aurait jamais soupçonnés l’existence même dans ses rêves les plus fous. Ce brutal élargissement de conscience lui apparu dans une douleur intense mais un sentiment de puissance et de liberté l’envahit par la suite. S’était comme s’il pouvait repérer le moindre grains de sable, entendre le moindre son, sentir la moindre odeur, comme si rien ne pouvait lui échapper, et il se laissa emporter par ce sentiments de liberté, perdant tout contrôle de lui-même et courant au hasard entre les dunes sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait mais ne souhaitant en perdre un instant.
Il n’eut néanmoins pas le temps d’en profiter car de nombreux bruit en provenance du campement qu’il pouvait désormais entendre malgré la distance attirèrent son attention. Il arriva au camp et fit face à une véritable scène de bataille. Solir et les deux guerriers faisaient face à des individus encapuchonnés au mois trois fois plus nombreux qui les assaillaient à coup de hache ou de longues épées. Rey les apercevaient clairement dans le noir malgré la distance les séparant, de grands individus barbus et torse nu pour la plupart ce qui suggérait qu’il n’était pas originaire de la région, le soleil obligeant le port de vêtement pour se protéger des brulures. Leur seuls point commun, hormis leur grande force et leurs longues épée, semblait être un grand tatouage marqués à l’encre rouge sur leur épaules gauche. Rey n’arriva pas à temps pour rejoindre ses compagnons qui tombèrent sous les coups de haches et d’épées. Solir fit une résistance acharnée mais lui aussi finit par céder sous le nombre. La mort de Solir que Rey avait toujours considéré comme son père, bien qu’il sût avoir été adopté, et sa mort le blessa au plus profond de lui-même. C’est fou de rage qu’il fonça vers le camp, prêt à en découdre avec les meurtriers. Ceux-ci perçurent son approche avant même qu’il soit en vue du camp et lui tendirent une embuscade. Bien qu’entourée d’ennemi de toutes part, Rey souhaitait venger la mort de ses compagnons même si cela devait lui coûter la vie mais au moment de combattre, l’instinct de survie fut le plus fort et il s’enfui sans se retourner.
Une partie de lui luttait pour reprendre le contrôle et retourner se battre en vain. Rey courut de longs jours pour échapper à ses poursuivants qui semblaient infatigables, traversant monts et forêt et tuant toutes personnes voulant se dresser sur son chemin. La survie était désormais sa seule préoccupation. L’épuisement finit par lui faire perdre le peu de lucidité qui lui restait et il percuta un groupe de cavaliers au détour d’un chemin. Les trois individus encapuchonnée descendirent lentement de leurs montures et s’approchèrent de lui avec le calme du prédateur. Encerclés, Rey bondit sur l’assaillant le plus proche dans une attaque désespérée mais il reçut un coup sur la tête et sombra dans l’inconscience.
Il se réveilla deux jours plus tard attaché et souffrant de sévères maux de tête. Les individus qui l’avaient assommé, deux drows et un humain, étaient assis autour d’un feu non loin et semblaient prit dans une discussion animé. Lorsqu’ils s’aperçurent de son réveil, ils le détachèrent et l’invitèrent à les rejoindre. Ils se présentèrent comme étant des nécromanciens en voyage en direction de leurs QG lorsqu’ils s’étaient croisés. Ils ne voulaient aucun mal à l’adolescent qu’il était mais ils avaient dû l’assommer pour le contenir lorsqu’il avait bondit sur eux sous la forme d’un lynx au pelage foncé et ils l’auraient sans doute achevé si l’humain du groupe, lui aussi un garou, n’avait pressenti sa nature humaine. Rey fut d’abord surpris d’apprendre sa nature de garou, les événements s’étant enchainés tellement vite qu’il n’avait pas remarqué sa transformation, mais le nécromancien garou lui apprit les bases à savoir sur sa forme animale et ses limites et lui promit de tout lui apprendre s’il les suivait seulement quelques jours. Rey, quelque peu désorienté depuis la mort de son père adoptif et ne sachant ou aller, accepta l’offre du nécromancien. Il apprit à maitriser ses facultés au cours du voyage, apprenant tout ce qu’il y avait à savoir concernant sa forme animale au contact du garou. A son arrivé au QG des nécromanciens, Rey savait parfaitement maitriser ses pouvoirs et avait remarqué que quelques traits typiquement animal persistaient sous sa forme humaine comme son ouïe très développé ou ses yeux qui avait prit une teinte se rapprochant du jaune et brillait dans la nuit.
Entrer dans la guilde des nécromanciens n’étaient pas à la portée du premier venu et les origines inconnus de Rey qui aurait tout aussi bien put être un espion aux yeux des chefs de la guilde ne lui facilitèrent pas la tâche mais il fut finalement admis après avoir prouvé sa valeur et grâce aux recommandations de son maître garou. Après un entrainement de quelques mois, Rey devint un nécromancien des plus acceptable sans vraiment être le meilleur, sa condition de garou et l’instinct animal qui allait de pair lui donnant plutôt des talents de chasseur. Il fut donc décidé, malgré son jeune âge, de l’intégrer à un groupe de nécromanciens chargé de traquer les déserteurs. Il remplit parfaitement sa mission des années durant, jeune homme ne prenant partit pour aucun camp dans la guerre et ne vénérant Zéléra qu’avec peut de ferveur, il fut obligé de faire ses preuves pour conserver sa place. Bien que faisant de lui un chasseur naturellement doué, sa condition de garou comportait également une malédiction, la sensation de partager sa conscience avec un autre esprit, une autre manière de penser, plus dangereuse, plus sauvage, incontrôlable et tentant à chaque instant de prendre le dessus. Rey avait appris à maîtriser la part animal résidant en lui mais il remarqua au fil du temps qu’il s’abandonnait parfois à cette esprit animal lorsqu’il traquait ses proies et la limite entre maîtrise et perte de contrôle total se faisait de plus en plus mince avec les années. Puis vint un jour où tout bascula.
Rey traquait une cible avec trois autres nécromanciens. Un homme sans importance dont il avait oublié le nom quelques instants seulement après reçu l’ordre de l’abattre, la perspective de la chasse à venir étant la seul chose auquel il portait vraiment intérêt. Il partit du QG avec trois compagnons, retrouvant rapidement la cible et la traquant quelques jours avant de finalement le coincer dans une impasse. Rey s’approcha de la cible, acculé sans aucune échappatoire, et qui tentait de justifier sa fuite et d’attendrir ses bourreaux, espérant la rédemption. Rey sentait le garou remuer en lui, lui intimant d’achever sa proie. Il était le prédateur. Les autres devaient mourir. Il acheva le fugitif, lui brisant la nuque d’un coup sec, puis se retourna vers ses compagnons. Ces derniers s’approchaient de lui pour le féliciter. Rey tentait toujours de retenir la partie la plus animal de son esprit mais la résistance se faisait de plus en plus dure. Un nécromancien arriva de derrière lui un arc pointé dans leur direction qu’il baissa lorsqu’il les reconnut mais il était déjà trop tard. La part animal de l’esprit de Rey profita de la peur passagère provoqué par la vue de l’arme pour contourner ses défenses et prendre le contrôle. Il agissait désormais suivant ses plus bas instincts, et se sentant menacé, il bondit sur les nécromanciens, bien décidé à éliminer tout être pouvant attenter à sa vie. Plus nombreux et pour certain plus fort et expérimenté que le garou, les nécromanciens aurait dû facilement avoir le dessus sur lui mais l’effet de surprise joua son rôle et bientôt la colline ou ils se trouvaient fut joncher par des cadavres des nécromanciens.
Rey passa trois jours déconnecté de la réalité, errant alentours sous la forme d’un lynx attaquant quiconque osait arpenter son territoire. Lorsqu’il reprit ses esprits et qu’il se rendit compte de ce qu’il avait fait, l’horreur et le doute s’emparèrent de lui. Il était bien placé pour savoir comment était traité les traitres à la guilde et savait qu’il ne trouverait le repos à moins de disparaitre de la circulation. Il souhaitait également isolé sa part animal qui pouvait devenir incontrôlable et tuer des gens comme cela s’était produit quelques jours plutôt avec des personnes qui étaient de ses amis. Il prit la route, cherchant un lieu isolé et inaccessible ou personne ne pourrait jamais le retrouver. Il avait visitée maints de ses endroits perdu au cours de ses voyages avec Solir le nain mais il ne lui serait pas simple de les revoir sans endurer le rappel constant de la mort de son père adoptif qu’il ne s’était jamais pardonné. Il erra quelques temps puis s’arrêta dans un ancien temple délabrée construit à même une montagne solitaire dominant une vaste forêt tropicale s’étendant à perte de vue. Cette vie loin de tout, Rey en profita afin pour accentuer son lien avec sa partie animale, vivant dans un état quasi sauvage afin d’accentuer le lien entre les deux facettes de son esprit, afin que l’homme et la bête ne fasse plus qu’un. Le temps qu’il ne passait pas dans la jungle à côtoyer de grands prédateurs, il le passait à méditer sur les hautes crêtes de la montagne ou à étudier des écrits concernant Zéléra qu’il avait conservé durant sa fuite, cherchant la rédemption dans l’adoration des dieux. Il resta ainsi seul des années durant, à répéter les mêmes actes chaque jour, attendant le moment ou il se sentirait enfin prêt à retourner au monde.
Ce jour arriva sans prévenir. Rey avait passé toute la matinée à chasser dans la jungle avant que la chaleur pesante apportée par le soleil du midi ne le contraigne à rejoindre sa retraite dans l’ancien temple, dont les salles étaient balayés par un air plus frais dût à l’altitude, pour jouir d’un repos bien méritée. Il s’assoupit rapidement mais des bruits de pas tout proche vinrent rapidement troubler son repos. Un homme s’approchait discrètement, croyant le surprendre en avançant sans bruit. Il aurait surement réussi son coup si Rey n’avait hérité de sa forme animale une ouïe plus développé que la moyenne qui lui avait permis de repérer l’intrus. Peu sûr de ses réels intentions, ce n’est que lorsqu’il entendit le léger crissement d’une lames tirée de son fourreau qu’il bondit sur l’intrus avec une sauvagerie qui le surpris lui-même mais qui fit mouche, et le sol du temple fut alors habité par un nouveau cadavre. Il ne trouva rien de bien intéressant parmi ses biens si ce n’est la carte d’une forêt qu’il lui semblait avoir déjà observé par le passé, sans doute sur l’une des anciennes cartes que Solir collectionnait avec nostalgie, ainsi qu’une liste de nom qui avaient tous été barrés un par un hormis le sien qui arrivait en fin de liste. L’apparence de l’assassin était par contre plus intéressante, et plus particulièrement le tatouage à l’encre rouge représentant un loup tatoué sur toute son épaule gauche. Rey se rappelait avoir déjà vu le même tatouage sur le corps des meurtrier de son père et avait du mal à croire à une coïncidence. Il était temps pour lui de mettre un terme à son exil afin de régler certaines affaires qu’il avait laissé en suspens bien trop longtemps déjà. Le moment était venu. Le chasseur avait trouvé sa proie et allait se mettre en chasse. Rey récupéra la carte et la liste puis bondit hors de l’édifice sous sa forme de lynx, laissant derrière lui un cadavre ainsi que les doutes de toute une vie.
Rey mit de longues semaines à atteindre le lieu indiqué sur la carte, traversant villes animées et contrée inhospitalières, poussé par l’esprit de vengeance. Sa forme animale lui permit de facilement repérer un campement situé non loin du cœur de la forêt mais l’endroit lui semblait désert. Il reprit sa forme humaine et s’engagea dans le camp, s’infiltrant par une petite ouverture dans la petite palissade en rondin de bois qui avait été érigé afin de protéger les lieux. Le campement était vaste et Rey estima à la vue des nombreuses tentes planté un peu partout qu’il aurait put accueillir une cinquantaine de personnes. Malgré cela le campement paraissait tout ce qu’il y a de plus vide et ce que Rey trouva dans les tentes qu’il fouilla confirmèrent ses craintes. Qui qu’elles soient, les personnes qui utilisaient ce campement l’avaient abandonnés depuis longtemps. Bien que déçu, il continua ses recherches dans l’espoir de dénicher un quelconque indice mais les résultats n’étaient pas probants. Alors qu’ils avançaient dans une allée de tentes aussi vide que les précédentes, l’éclat d’un objet brillant parvint dans son champ de vision. Il avait toujours été attiré par les objets brillants depuis l’époque ou Solir l’avait recueilli voilà maintes années et il ne put s’empêcher d’aller voir. L’éclat semblait provenir de la lame d’une épée moitié planté dans le sol au centre de ce qui semblait être la place centrale du campement. Rey ne savait pourquoi mais l’épée lui était vaguement familière et il la retira délicatement de terre, la lame affutée ne causant aucune résistance tandis qu’il l’extrayait de la terre dur ou elle était enfermé. L’épée finement ouvragé à la lame recourbée et à la garde richement décoré lui semblait plus belle que toutes les armes qu’il ait pût voir au cours de sa vie. Il n’avait vu armes de pareilles factures que dans les mains de son père Solir peu de temps avant que ce derniers ne soit tué. La ressemblance entre les deux armes était troublante et Rey n’en croyait pas ses yeux. Tandis qu’il observait attentivement la lame afin d’attester de son origine, une forme arriva discrètement dans son dos et bondit sur lui sans qu’il ne l’entende arrivée. L’assaillant lui lacéra plusieurs fois le dos avant que Rey ne réussisse à le repousser quelques mètres devant lui. L’agresseur n’était autre qu’un loup au pelage d’un noir d’encre qui accomplissait de lent cercle autour de sa proie tandis que Rey perdait de plus en plus de sang de ses plaies. L’animal avait un comportement étrange et son origine humaine ne faisait aucun doute. Rey se sentait faiblir tandis que de plus en plus de sang quittait son corps et il se sentait lentement basculer dans l’inconscience. Il devait agir vite s’il ne voulait tomber sous les crocs de l’animal et jeta ses dernières force dans une attaque désespéré qui surpris l’animal qui fut transpercé de par en par. Peu de temps après, Rey sombra dans l’inconscience.
Rey se réveilla les yeux bandés et les membres solidement attaché. L’air était étouffant tout autour de lui et il en déduits qu’il ne se trouvait plus dans la forêt mais qu’on l’avait transporté sur une longue distance. Ses ravisseurs ne s’identifièrent pas mais Rey put entendre leurs conversations et finit par les identifier comme étant des nécromanciens. Il ne savait pourquoi il ne l’avait exécuté sur le champ mais ce sort lui aurait peut-être été plus enviable car il ne faisait aucun doute qu’ils le ramenaient à leurs QG. Le voyage fut bref et Rey fut amené face à un des hauts gradés de la guilde dès son arrivé. Il lui fut demandé d’exposer sa version des faits concernant le massacre des nécromanciens et Rey décida de jour franc jeu, racontant l’histoire tel qu’elle s’était passé sans minimiser son implication et s’attendant à recevoir une sentence qui ne lui plairait guère. Il n’avait pas beaucoup d’espoir quant à sa survie mais il fut finalement décidé de lui accordé la vie sauve, bien qu’il fût condamné à accomplir de dangereuses tâches pour la guilde ayant de grandes chances de le faire tuer afin de se racheter. S’il restait sous la surveillance constante de la guilde, il jouissait néanmoins d’une certaine liberté qui lui permit de suivre sa voie, se faisant chasseur de trésors suivant les traces de son père adoptif en espérant tirer un trait définitif sur son passé agité.
Au même moment dans une contrée fort éloignée, un homme chevauchait à toute allure sur une route peu fréquenté. Une charrette de marchandises conduite par un marchand venait en sens inverse, cheminant sur presque toute la largeur de la route. Ils se croisèrent au détour d’un virage et le cavalier, surpris et emporté par sa vitesse, n’échappa à la collision que de justesse mais chuta de sa monture. Le marchand alla pour l’aider mais le cavalier l’ignora et remonta aussitôt sur sa monture, filant à toute allure en direction de l’est. Le marchand suivit un moment du regard de cet étrange individu armés jusqu’aux dents et portant un curieux tatouage en forme de loup sur l’épaule gauche avant qu’il ne disparaisse à l’horizon.